lundi 4 juillet 2016

Communiqué de presse

Vernissage le mercredi 26 octobre à partir de 17h

Quatre ans après la première édition des « Images Voyageuses », la galerie Satellite propose en octobre 2016 une nouvelle sélection d’images.

« Tous les itinéraires ont, semble-t-il, été tracés, et vécus. Le monde entier exploré. Mais le voyage demeure un puissant ressort créatif, même, et peut-être surtout, lorsqu'il commence au coin de la rue. Voire chez soi, dans l'espace intime et sécurisant de la chambre, avec des micro-évènements comme cette clarté qui perce doucement à travers les volets ou les rideaux, un après-midi de sieste, de lâcher-prise physique et mental. Un rayon apparemment insignifiant qui tombe sur le sol, une vibration lumineuse sur un mur, et se forme l'image fragile d'un monde flottant. Cette chambre où l'on vit, dort, parfois dans un doux entre-deux, devient alors, telle une camera obscura, la matrice de nos images mentales. […]
Les différents photographes possèdent bien sûr leurs univers propres, leur singularité, et en même temps leurs images entretiennent entre elles de fortes affinités, des tonalités sensibles et souvent proches. Leurs photos proposent "des voyages dans les images" ou des "images voyageuses" qui consciemment ou non – il faut savoir que nombre de ces photographes se connaissent dans la vie et sont parfois amis – se font échos. 

Elles tissent entre elles des liens sensibles, visibles ou moins visibles. [...]

J'aime le travail de ces artistes discrets. Leurs photos sont pleines d'humanité, jamais prétentieuses. Ici pas de grand format, ni d'imagerie lisse et froide. Ce sont des images que l'on a envie d'approcher, d'habiter, de s'approprier, pour les faire fictionner, pour soi, et avec eux, très subjectivement. » 

(Yannick Vigouroux, extrait du texte d’exposition « Les Images Voyageuses », 2012)

Artistes exposés : Éric Bouttier, Karine Maussière, Virginie Merle, Pierryl Peytavi, Yannick Vigouroux, Rémy Weité-Roux.






une exposition de la galerie Satellite,
carte blanche à Yannick Vigouroux
7, rue François-de-Neufchâteau, 75011 Paris
Tél : 01 43 79 80 20
 M° Voltaire / Charonne / Faidherbe
du 26 octobre au 26 novembre 2016
Ouvert du mardi au samedi / 13h30 - 19h

Eric Bouttier



Photo © Éric Bouttier
« À bras ouverts »,
série « Le voyage incertain »





Journal photographique en Cinémascope (2010 - 2016)


Ce Journal photographique en Cinémascope est un work in progress réalisé quotidiennement avec un appareil jouet, un « faux panoramique » dont le cadre élargi, ouvert à l’espace, construit une scène permettant d’accueillir l’étirement du temps propre à l’instantané photographique.

Les bandes noires horizontales donnent à l’image un format proche du Cinémascope, qui contribue à la faire dériver vers la fiction, tout comme le grain de l’argentique, les couleurs saturées et ces entrées de lumières imprévues, aux rouges explosifs, qui zèbrent l’image, et qui disent aussi les accidents, les imprévus, les hasards.

Ce Journal se construit progressivement en chapitres qui se font suite chronologiquement et s’interpénètrent : le premier volet, Les Temps calmes (2010) est le récit de la fin de l’enfance ; le second volet, Le Voyage incertain (2010-2013) est le carnet de route d’un voyage de 4 mois entre Paris et Beyrouth par les transports en commun, doublé du récit d’une reconquête amoureuse ; le troisième volet, Landed (2012-2014) témoigne de l’expérience nouvelle de la paternité. À l’orée du conte, il porte son regard sur l’univers primitif de la petite enfance, sur l’enfant comme un être de pulsions, faisant corps avec le paysage, thématique développée dans Le Conquérant (2015-2016), dernier volet à ce jour.



Né en 1981, Éric Bouttier est photographe indépendant. Il vit et travaille entre Paris et la Bretagne. Il développe un travail d’auteur entre journal intime et documentaire, qui aborde les notions de territoire d'origine et de l'enfance, questionnant l’équilibre entre instantané photographique et déploiement propre aux images cinématographiques.

Karine Maussière





Photo © Karine Maussière, 2016
série « Les saisons »



Karine Maussière se consacre à la photographie de paysage et de friches urbaines, ces espaces concrets qui hébergent l’imaginaire. La quête d’une appropriation du paysage habite sa recherche artistique. Cette appropriation se fait par la photographie mais aussi et surtout par le mouvement du corps. Depuis, la notion du mouvement est comme un leitmotiv.

En questionnant le cheminement, la route, le trajet, le voyage, elle interroge aussi bien la fabrique de la mémoire que la forme de temps transitionnel, révélant ainsi, une mystique du point de fuite, tout autant espace représenté et structurant que représentant d’un au-delà sensible et impalpable.

Depuis son tour du monde (2006), elle questionne l'intime avec un photophone, qu'elle relate dans kalucine_blog, blog tenu comme un carnet de bord, comme un carnet de note. Pour « Les Images Voyageuses », elle construit des configurations tirées de son blog, qu'elle souhaite nous donner à lire comme de courtes histoires. « Les saisons » sont un essai.



Née en 1971, diplômée des Beaux Arts de Marseille, Karine Maussière se consacre à la photographie de paysage et de friches urbaines, ces espaces concrets qui hébergent l’imaginaire.

Virginie Merle





Photo © Virginie Merle




GHOST LAND


Paysages brossés, vision troublée, irréelle et intérieure, capture du temps fuyant, d'ombres naissantes, monstres de gélatine, fantômes que la rétine n'imprime mais que l'âme révèle. L'après coup, l'instant d'après la sensation. La surimpression, la combinaison de deux images qui se font écho, s'appellent organiquement, s'imposent ensembles, se manquent, se fondent maintenant entre elles et laissent apparaître un nouveau paysage, une terre imaginaire, un lieu d'esprit. 



Après une carrière de comédienne, Virginie Merle se forme à la photographie au Centre Iris et devient reporter et formatrice. En parallèle à ses sujets documentaires elle articule des séries d'images faites au sténopé et autre appareils lomographiques.

Pierryl Peytavi



Photo © Pierrl Peytavi 
« New York »




« J’ai rencontré Brownie dans le vague grenier d’un improbable aïeul, abandonné depuis de nombreuses années.
Il m’a tout de suite interpellé avec sa bakélite noire, son regard de cyclope, sa visée de myope.

J’ai demandé à Brownie s’il voulait sortir voir le monde avec moi.
Et comme le dit la réclame: " l’essayer c’est l’adopter ".
Et comme ça nous nous sommes promenés.
Et comme ça nous nous sommes appréciés.
J’ai aimé sa simplicité, sa mobilité, sa légèreté, sa rapidité, sa discrétion, sa façon de ne pas se prendre au sérieux, sa capacité d’étonnement et d’incrédulité qu’il suscite chez les autres.

Brownie est un compagnon intuitif, intrépide et spontané qui sait prendre des risques, est capable d’accepter le déchet, une part de hasard, d’apporter de la surprise et donc souvent de la déception et parfois de l’enthousiasme.
Il a du mal avec tout ce qui est fixé par avance, trop organisé, trop attendu.
Bien souvent il ne vise pas, se laisse tenir à bout de bras, en l’air ou en bas, coincé entre trois valises et deux sacs, collé contre une vitre de train ou de camion.

Il me suit dans tous mes déplacements.
On aime le mouvement.
Souvent on s ‘amuse à reléguer le réel au statut de fantasme.
On joue.

On cherche des images sensations qui espèrent débusquer la poésie masquée par le quotidien, la routine, le gris de la vie. »

Pierryl Peytavi




Né en 1970, Pierryl Peytavi vit à Montpellier. Après une Maîtrise d’Histoire et du Patrimoine et plusieurs années de pratique de la sculpture, il se consacre à la photographie en 2003. Sa pratique photographique peut être définie comme une photographie de la myopie. Avec la myopie extrême on ne sait plus ce qui est défini ou indéfini; ce qui est de l’ordre de la réalité ou de l’illusion. La frontière floue, le passage entre les deux se déclinant en « image-sensation ».

Yannick Vigouroux


Photo © Yannick Vigouroux
« Lisbonne, 1998 », série « Littoralités »




« J'aime me promener au bord de la mer avec ma box, cet appareil si léger, inoffensif (j'aime beaucoup l'idée que ce ne soit pas du matériel professionnel, sérieux), ne possédant pas de cellule pour mesurer la lumière, pas de diaphragme non plus... Je ne peux déclencher qu'au 1/50 s ou sur pause B. Plus de contrôle possible ou presque, je dois me soumettre à la lumière existante, me contenter de cadrer très approximativement dans le minuscule dépoli. Je fais des photos quand cela est possible ; j'ai le sentiment que, désormais, c'est en réalité le monde que je laisse entrer dans la boîte qui prend lui-même l'image. De ce parti pris de lâcher prise résultent ces vues intemporelles et immatérielles. Je ne crois pas à la vérité du document. Selon moi, le document ment toujours, l'imaginaire jamais. »

Yannick Vigouroux 



Né en 1970, diplômé de l'ENSP (Arles), Yannick Vigouroux vit et travaille à Paris, Critique d'art et historien de la photographie, commissaire d'expositions, il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la photographie.

Rémy Weité-Roux





Photo © Rémy Weité-Roux




« "J’interprète ce que je ressens à un moment donné. Pas ce que je vois, mais ce que je ressens."   (André Kertész)

Marqué par la lumière et les ambiances intérieures qui émanent des peintures de Vermeer ou d'Edward Hooper, je tente de restituer en image certaines émotions furtives du quotidien, ces instants anodins ou banals qui nous traversent et nous chevillent parfois : la torpeur d’un dimanche après-midi, le soleil froid du petit jour, la sensation de l’herbe mouillée, une musique lointaine dans un square parisien, le bruit du vent et l’odeur de la neige, une  voix familière dans un demi-sommeil, le cri des choucas le soir dans la vallée…
Arriver à accrocher dans la lumière une rêverie, une enfance possible. »

Rémy Weité-Roux

 
  
Né en 1961 à Montbéliard, Rémy Weité vit à Paris. Il est sensibilisé à la photographie dès son enfance par son père qu'il accompagne lors de ses prises de vue au 6x6 cm, et qui l'initie au tirage en noir et blanc dans le laboratoire familial. En 2002 avec un appareil numérique bas de gamme livré avec un ordinateur, il découvre une autre manière de photographier. L'évolution de sa pratique et de son regard se trouve conforté par sa rencontre avec des photographes du collectif Foto Povera : il est séduit par la philosophie de ce mouvement alternatif qui revendique une photographie sensitive et poétique.